Audrieu

Histoire de notre commune

Merci aux éditions OREP et à Annie Fettu pour l'autorisation de diffusion sur ce site.

 Collection "Belle-Epoque" Ville d'AUDRIEU Annie Fettu - éditions OREP
 

Audrieu, dont la traduction du nom gallo-romain, Alderiacum signifie le domaine d' Aldéric, a un peuplement ancien. Des découvertes mises au jour au Pont-Roch, en 1869, ont permis de retrouver des vestiges gallo-romains. Cependant, la plus ancienne mention écrite d' Audrieu,« Aldreium » date de 1108, sous le règne d'Henri la Beauclerc: elle est consignée dans une charte de l'abbaye aux Hommes de Caen, relatant la donation de Guillaume d' Audrieu, de l'église et de ses dépendances, à l'abbaye aux Hommes de Caen. Audrieu était le siège de trois fiefs, le fief de la Motte, celui d' Audrieu et celui de Cully, relevant de la baronnie de Douvres. Par lettres patentes d'avril 1615, le fief d' Audrieu fut élevé au rang de baronnie, en faveur de Guillaume de Séran, seigneur du lieu.

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La commune d' Audrieu, traversée par la Seulles, a connu un passé des plus glorieux. Son seigneur, Guillaume d' Audrieu, sire de Percy, participa en 1066 à la bataille d'Hastings. Son nom figure parmi la liste des compagnons de Guillaume le Conquérant dans l'église de Dives-sur-Mer. Pour le récompenser de sa bravoure au combat, le duc lui attribua une terre anglaise, le Northumberland, qui devint par la suite, un duché. La branche française, dont la fidélité au village d' Audrieu ne s'est pas départie au cours des siècles, a donné à notre pays un de ces valeureux soldats de la France Libre, le colonel Philippe Livry-Level ; ce dernier s'engagea dans la Royal Air Force et participa à l'opération Jéricho qui permit la libération de 700 résistants, retenus par les nazis dans la prison d'Amiens ; ce vétéran des F.F.L.* fui élu, à la Libération, conseiller général du canton de Tilly-sur-Seulles, et devint maire de la commune jusqu'en 1960.

Les seigneurs d' Audrieu ont laissé un riche patrimoine à la commune : la motte féodale, ber­ceau de leurs ancêtres, l'église Notre-Dame, construite à partir du XII'"" siècle, si richement dotée, les châteaux, et jusqu'à la construction de l'école des filles en 1886. Les habitants d' Audrieu doivent la liberté à la compagnie du Dorset, troupe d'élite canadienne, dont, hélas, des soldats, retenus prisonniers au château occupé par les Allemands, y furent fusillés en juin 1944.

Depuis la Libération, les Albériens, dont le nombre s'élève à 849 habitants au dernier recen­sement de 1999, coulent des jours paisibles, à quelques kilomètres seulement de Caen, fai­sant leur cette devise normande : « Si tu veux être heureux, va vivre entre Caen et Bayeux». La population aujourd'hui, est de moins en moins agricole, car beaucoup préférent travailler dans l'une des deux grandes villes du département ; mais tous apprécient plus que tout, la douceur de vivre caractéristique du Bessin, qui a su si bien garder ses paysages et son cadre de vie.

*F.F.L. : Forces Françaises Libres

A la belle époque

A la veille de la Première Guerre mondiale, Audrieu compte 637 habitants, dont beaucoup travaillent dans l'agriculture ou à la fromagerie du Pont-Roch. On recense aussi des dentellières, souvenir d'une époque faste pour l'industrie textile du Calvados. Le bourg est traversé par la ligne de chemin de fer de Paris à Cherbourg, inaugurée en 1857 sous Napoléon III, une gare y a même été construite. Le maire de la commune est Monsieur Lermat, propriétaire de la fromagerie. Deux familles illustres y résident : les Naguet de Saint-Vulfran propriétaires du château de la Motte, et les Saillard du Boisbertre, propriétaires du château d' Audrieu. La commune a aussi la chance de compter parmi ses habitants Jules Leprunier, photographe, dont les ateliers sont situés 53 rue Saint-Malo, à Bayeux. Nous lui devons la plupart des cartes postales de cet ouvrage. Il a su réaliser ces nombreux clichés mettant en évidence les monuments historiques et la vie quotidienne de ses concitoyens, véritable témoignage d'un passé ô combien révolu l Les historiens ont coutume de faire terminer la Belle Epoque avec le début de la Première Guerre Mondiale. Cependant, dans un souci de cohérence, nous avons choisi de poursuivre au-delà avec des cartes postales réalisées au cours des années 20, par le photographe Jules Leprunier, montrant par exemple, l'érection du monument aux morts de la commune.

Le 20 février 1906, la commune d'Audrieu est en émoi. Le gouvernement Combes, voulant mettre fin au régime concordataire établi entre l'Eglise et l'Etat, a promulgué l'année précédente, la loi de séparation; désormais, les biens de l'église deviennent propriété de l'Etat, la République ne salariera plus aucun culte, quant aux édifices, ils sont confiés à des associations cultuelles élues par les « fidèles ». Dans les régions à forte pratique religieuse, comme la Bretagne et la Normandie, cette loi est un véritable tollé dont on n'a pas idée de nos jours. Des révoltes éclatent un peu partout dans le Calvados notamment, lors de la venue des contrôleurs venus faire l'inventaire des biens ecclésiastiques: à Condé-sur-Noireau, Ouistreham, même à Caen. Dans le canton de Tilly-sur-Seulles, tous les prêtres se sont opposés, parfois vivement à la tenue des. inventaires. A Audrieu, l'abbé Savary, particulièrement ému, refuse de signer quoique ce soit et remet cette lettre à Monsieur Léoni, désigné par le Préfet du Calvados pour inventorier l'intérieur de l'église « Il est de mon devoir de protester énergiquement contre l'inventaire que vous venez de faire aujourd'hui dans notre église. Ces biens que vous venez inventorier sont le fruit des dons généreux des catholiques de cette paroisse. Seul, le Souverain Pontife pourrait me permettre de me dispenser de ces biens, dont je suis le gardien depuis 26 ans. Aussi, je ne cède qu'à la violence. Et si dans cette action, je vous accompagne, c'est uniquement pour vous surveiller. »

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Château - Livry Level

Le château d 'Audrieu, construit sous Louis XIV, est de pur style classique. Le pavillon central, surmonté d'un fronton triangulaire, est entouré de deux ailes carrées rigoureusement symétriques. De larges baies, des lucarnes, des mansardes, des oeils-de-bœufs, aèrent l'ensemble et donnent à ce château un aspect majestueux. Des parterres fleuris, dessinent pour ses propriétaires, un art de vivre. Le château, construit sur les vestiges d'un château primitif ayant appartenu aux ancêtres des châtelains actuels, les Saillard, est entouré de douves ..

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Laiterie "Tabard"

Terres du Bessin, les riches pâturages d' Audrieu engraissent ces bonnes vaches laitières qui font la renom­mée de la Normandie. La laiterie récupère le lait produit dans toutes les fermes des environs, dans des bidons transportés par de grandes carrioles tirées par des chevaux. C'est plus de 6 000 litres de lait par jour qui sont ainsi transportés. Ce lait sert à la fabrication des fromages produits à J'usine de Pont-Roch et aussi du beurre ayant l'appellation« beurre d'Isigny ». Cette activité nécessite l'embauche de tout un personnel et offre aussi un débouché aux agriculteurs.

Lavoir - Pont Roch

Le lavoir du Pont-Roch est le rendez-vous de toutes les « bacouètes » du village qui viennent laver le linge. Ici, les nouvelles du quartier circulent beaucoup plus vite que dans n'importe quel journal.

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Qui était Jacky Simon ?

Le stade d’Audrieu se nomme Jacky Simon. Mais qui est ce ? Né à Omonville-la-Rogue en 1941, Jacky Simon commence le football à l’US Equeudreville, puis rejoint en 1960 l’AS Cherbourg, à l’époque club professionnel en deuxième division.

Trois ans plus tard, le milieu de terrain offensif rejoint le club qui va marquer sa carrière : le FC Nantes avec lequel il sera double champion de France (1965 et 1966) et meilleur buteur de D1 (1965).

C’est sous les couleurs jaune et vert que Jacky Simon reçoit la récompense suprême de sa carrière, soit sa première sélection en équipe de France contre l’Autriche en 1965.

Il disputera 15 matchs pour les Bleus et marquera un unique but contre le seul gardien Ballon d’or, le russe Lev Yachine. Jacky Simon a participé à l’aventure des Bleus en Angleterre pour la coupe du monde 1966. Après son départ de Nantes en 1968, il rejoint Bordeaux puis le Red Star en 1970.

Il raccrochera les crampons en 1973 pour un retour dans son Cotentin. Ayant des amis Aldériens, Jacky Simon est venu sur le seul stade qui porte son nom. Jacky Simon n’est plus de ce monde depuis décembre 2017.

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